the hitchhiker's musical guide to the galaxy

Mélange entre une candeur juvénile et une fatigue existentielle – c’est la musique de Conor Oberst, alias Bright Eyes, une présence excentrique, un musicien originel et prolifique, ayant comme modèles les grands icones – Leonard Cohen ou Neil Young.

Le paradoxe de son originalité et excentricité reste dans mon avis dans la fragilité de ses chordes vocales torturées...il n’a pas de voix, dans d’autres mots, et il faut l’admettre.  Et pourtant il nous intrigue quand même avec sa passion et sensibilité, il réussit à compenser la manque des habilités naturelles par son charisme adolescentine et sa ferveur créatrice: 9 albums dans 10 ans.

Cassadaga peut devenir facilement son meilleur album à date, grâce à son dégrée d’accessibilité plus élevée, et à l’atténuation de ses visions dystopiques. “Make a Plan to Love Me” est peut être la plus touchante composition de sa carrière, rivalisant avec l’inoubliable “How Many Lights Do You See”.

“Four Winds”, “If The Brakesman Turns My way”, 'Hot Knives', 'Soul Singer In A Session Band' , 'No One Would Riot For Less' – tout un periple des histoires magnifiques racontés d’une manière spirituelle et délicate.

Les compositions de Cassadaga contiennent  surtout la promesse d’un renfermement de son timbre vocale, la métamorphose brillante de cet étrange orphelin de la scène indie américaine.

Une synthèse ambitieuse de ses dernières productions – entre le féminisme, l’art et la critique sociale – le nouvel album de Tori Amos, American Doll Pose. Et parce que on l’aime quand elle est bizarre, voilà quatre motives de l’aimer plus que jamais sur son dernière voyage musicale: les alter-egos féminins de Tori, imaginées spécialement pour cette occasion: Isabel, Clyde, Santa et Pip... et Tori elle-même, bien sur, la muse flamboyante, qui réunit tous ces visages de femme de l’Amérique contemporaine.

Un projet ambitieux, je me répète, qui contient pas moins de 23 chansons, avec une durée totale de 1 heure vingt. C’est ne pas tout-à-fait “comestible” pour ceux qui n’ont pas encore eu le privilège de s’initier en sa musique. Mais cette inconsistance est vite oubliée face à un récit d’une extraordinaire puissance et versatilité, la création d’une artiste mature, qui a toujours l’inspiration et la bonne volonté de nous surprendre.
“Teenage hustling” - highlight de cet album.

Panic on the streets of London... Grandes émotions et palpitations pour le vieux Albion. Le hyper-méga attendu album d’Arctic Monkeys, Favourite Worst Nightmare, fait le tour des Ipods. Est-ce qu’ils ont sauvé le rock de nouveau, comme l’année passé? On ne peut pas prétendre qu’ils ne sont pas des saints, ou on risque d’être lapidé par des fans furieux...

“Whatever People Say I Am...” a été un album cohérent, frais, audacieux et essentiellement anglais; c’est probablement à cause de ce dernier aspect que le New Monkey Express, pardon, NME...  les a bombardés avec des chroniques orgasmiques, en les transformant dans une présence plutôt irritante.

Je me demandais  sur leur capacité de répéter la performance sur le toujours difficile deuxième album. Il me semble que les lauriers sont plus discrets cette fois-ci... En gros, les singes ont produit un album solide, mais il y a trop des variations sur le même thème. Favourite Worst Nightmare – pas forcement, en ce qui me concerne.

Il y a de bon matériel sur cet album (Brianstorm, Teddy Picker et quelques autres), mais rien de transcendantale (et sur le premier album non plus). J’ai eu assez de leur succès imprévus, de leur ascension fulminante, de leur talent phénoménale.

Les quatre gamins de Sheffield sont des bons musiciens, c’est tout-à-fait juste. Mais est-ce que leur talent justifie la  dimension cosmique de l’Arctic Mania? Avant de les nommer les apôtres du rock modern il faut quand même qu’ils atteignent la puberté/maturité musicale.

Ce n’est pas exactement une actualité, car l’album est déjà sorti depuis presque 2 mois. Mais ce n’est pas tous les jours qu’on parle d’une création de Brian Ferry, et spécialement une qui est si récente... Dylanesque est un hommage de la part d’un grand artiste pour un autre. Mais est-ce qu’on parle d’une création de Ferry, ou plutôt d’une création de Bob Dylan? C’est ca la grande question.

Techniquement, se sont les chansons de Dylan, mais Ferry n’est pas un imitateur, il a déjà une carrière solide derrière lui (solo ou avec Roxy Music) qui lui a gagné le statut de légende rock. Pour répondre à cette question, on va dire que c’est un album qui s’adresse autant aux fans de Ferry que de Dylan.

Après les recyclages mediocres d’Avril Lavigne ou Guns’n’Roses, Knockin’ on Heaven’s Door recoit enfin le traitement artistique qu’elle mérite, avant de devenir une chansonnette de karaoké pour des ‘wanna be’ chanteurs...

Il faut également noter les contributions de son fils sur cet album – Isaac Ferry, et plus notamment celle de Brian Eno, pour la reprise de ‘If Not For You’.

Après avoir débuté en 2004 avec un album estival, Summer in Abbadon, c’est le tour de l’automne d’être célébrée par le duo Rob Crow et Armistead Burwell "Zach" Smith IV. Pour “Autumn of the Seraphs” ils ont choisi comme date d’apparition (symbolique) le 11 Septembre 2007.

Est-ce que la pop angélique de Pinback a des pouvoirs spéciaux? On se demande... En attendant Godot, et leurs versions d’hiver et de printemps, à partir de 2010, voici la liste des chansons de leur nouvelle production...

Autumn of the Seraphs:
01 From Nothing to Nowhere
02 Barnes
03 Good to Sea
04 How We Breathe
05 Walters
06 Subbing for Eden
07 Devil You Know
08 Blue Harvest
09 Torch
10 Bouquet
11 Off by 50

Return to Cookie Mountain a été un des meilleurs albums de 2006. Mais bon, on est en 2007 maintenant, et on aimerait avoir du nouveau matériel de notre groupe new-yorkais préféré. En échange, TV on the Radio sont en train de sortir leur 7ème (!!) single, “Province”, avec la participation inédite de David Bowie, qui se contente à partager le succès des autres depuis 2 ou 3 décades... 

Le nouvel disc contient aussi un morceau qui ne faisait pas partie de leur album (déjà un classique) – il s’agit de Dumb Animal, qui va sortir comme Bside. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de les voir live (comme moi), TVOTR ont un programme d’été assez chargé en matière d’apparitions et concerts.

Voici une liste avec quelques festivales d’été ou ils ont annoncé leur présence:

06-28 Arendal, Norway - Hove Festival
06-29 Stockholm, Sweden - Accelerator Festival
07-01 Belfort, France - Eurockéennes Festival
07-03 Barcelona, Spain - Apolo
07-04 Madrid, Spain - Joy Eslava
07-05 Lisbon, Portugal - Super Bock Super Rock Festival
08-04 Baltimore, MD - Pimlico Race Course (Virgin Festival)
08-05 Chicago, IL - Grant Park (Lollapalooza)

Ethan Hawke produit un nouvel film – The Hottest State, dans lequel il joue aussi le role principale, il me semble. Comme c’est un blog musicale, on va parler du soundtrack / colonne sonore de cette production cinématographique, qui a déjà l’air très intéressant pour un oeil indie moyennement avisé.

01 Rocha: "Ya No Te Veria Mas (Never See You)"
02 Willie Nelson: "Always Seem to Get Things Wrong"
03 Feist: "Somewhere Down the Road"
04 Bright Eyes: "Big Old House"
05 Emmylou Harris: "The Speed of Sound"
06 Jesse Harris: "It Will Stay With Us"
07 The Black Keys: "If You Ever Slip"
08 M. Ward: "Crooked Lines"
09 Norah Jones: "World of Trouble"
10 Brad Mehldau: "Never See You"
11 Cat Power: "It's Alright to Fail"
12 Jesse Harris: "One Day the Dam Will Break"
13 Tony Scherr: "You, the Queen"
14 "Morning in a Strange City (Cafe)"
15 Rocha: "No More" 16 Jesse Harris: "Dear Dorothy"
17 Rocha: "Never See You"
18 "There Are No Second Chances"

La compilation va etre lancée le 7 Aout par Hickory Records. La plupart des chansons, interprétées par Cat Power, Feist, Bright Eyes, M. Ward, the Black Keys, Emmylou Harris, et Willie Nelson ont été écrites par Jesse Harris, qui va aussi performer 3 chansons. On le connait notamment pour avoir composé le hit de Nora Jones “Don’t Know Why” (2002).
“Depuis notre première conversation, j’ai été  impressionné par la qualité de son songwriting  (J.Harris), et par la parfaite synchronisation avec mes aspirations par rapport à l’atmosphère de ce film”, dit Hawke.

Même si ca fait longtemps depuis Horses, son magnifique album de 1975, Patti Smith reste la poétesse rock par excellence. Le seul détail (mineur, d’ailleurs) qui l’empêche de devenir une vraie légende est le fait qu’elle est encore… vivante. Et ce n’est pas tout. Elle a décidé de nous rappeler ca en sortant un nouvel album.

La femme qui était punk « avant que le punk soit punk » (Paul McNamee/NME), revient dans notre attention avec “Twelve”, un album des covers. Est-ce que ca veut dire qu’elle a épuisé sa force créatrice et qu’elle a cessée d'être musicalement relevante? Pas de tout. Twelve est un album surprenant, et plus puissant que son entier output des dernières deux décades…

Peut être qu’elle n’est plus la rebelle féministe des années 60, inspirée par les « Illuminations » de Rimbaud. Et le fait qu’elle a été amie avec des personnalités comme Allen Ginsberg et Andy Warhol n’intéresse personne ces jours-là, sauf les connaisseurs. Mais imaginez-vous pour un moment des classiques comme 'Smells Like Teen Spirit', ‘My Generation’ ou 'Gimme Shelter' filtrés par la perception musicale de cette femme remarquable, qui a fait de sa vie une véritable chef d’ouvre.. punk.

Vous êtes pas curieux de voir ce que ca donne?

29 mai 1997 – c’est la journée fatidique de la mort de Jeff Buckley, noyé dans le Wolf River Harbour (accidentellement ou pas, ca n’as aucune importance). Il avait 30 ans. Aujourd’hui, 10 ans après son disparition prématurée, on peut affirmer sans le moindre doute qu’il n’a pas été oublié.

Animé par un destin tragique, ce James Dean de la musique rock des années 90 a vécu toute sa vie à une autre température ; c’est peut être à cause de ca qu’il a brûlé si vite. Fils d’un autre musicien célèbre – Tim Buckley, il n’a pas resté longtemps à l’ombre de son père. Il a hérité son talent de songwriter, mais en plus il a été doué avec une voix magique, dont personne n’a encore réussi à égaler la puissance. Et la grâce, on est tenté d’ajouter…tous ceux qui ont écouté ‘Dream Brother’, ‘Lover, You Should Have Come Over’, ‘Last Goodbye’ ou ses variantes aux chansons comme I Know It’s Over (The Smiths) ou Hallelujah (Leonard Cohen) peuvent dire la même chose.

Et pourtant il a laissé un seul album – Grâce, un des meilleurs débuts de la décade et en même temps son testament musicale. Ses influences montrent la profondeur et la diversité de sa culture musicale: Bob Dylan, Leonard Cohen, The Smiths, Led Zeppelin, Nusrat Fateh Ali Khan, Nina Simone. Maintenant il est devenu lui-même une référence culte, notamment pour des groupes rock influents comme Radiohead ou Coldplay.

Je me suis rendue compte qu’il y avait pas d’égalité entre les sexes sur ce blog. Pas au niveau de la représentation, en tout cas. J’ai décidé de corriger ce regrettable inéquilibre, et voila un petit post sur Electrelane, quatre demoiselles qui montrent que Les Femmes S’En Mêlent, pour citer en même temps une de leurs apparitions le plus récentes…

Avec des influences culte des années 60, comme The Velvet Underground et Patti Smith, Electrelane affichent un sound étrangement atemporel dans le paysage indie contemporain, dominé par des guitares terroristes.

No Shouts, No Calls c’est le nom de leur dernier album, sorti le 8 mai 2007. Il pouvait être sorti à n’importe quelle date, parce qu’il y a toujours rien d’actuel, d’immédiat dans les chansons d’Electrelane. Le groupe reste concentré surtout sur la musicalité, les harmonies, la continuité délicate de leur compositions instrumentales, des véritables perles issues d’un univers musicale profonde et essentiellement féminin.

Leurs plans de futur incluent un tournée américain en qualité d’opening act pour Arcade Fire, ce qui nous semble une combinaison musicale plus que tentante.